Le piano, et ses ancêtres et confrères (le clavecin, l’orgue...) représentent une révolution bouleversante dans l’histoire de la musique : le rassemblement sur un seul instrument mécanique de douze tons avec tous leurs modes et familles d’accords avec la possibilité de moduler librement entre eux. On appelle ce phénomène (d’après Bach, son maître toujours inégalé) : ‘le clavier bien tempéré.’

Ce tempérament est un compromis qui permet de naviguer entre les 12 tons. Il comporte des désavantages : le piano est, dans sa totalité, légèrement faux. Un sitariste, habitué à la pureté des gammes indiennes, écoute le piano avec une peine considérable, comme j’ai pu le constater !

Ce qui distingue le piano du clavecin, c’est l’utilisation des 88 marteaux qui frappent sur les cordes, au lieu des plectres du clavecin. Ceci permet de jouer plus ou moins fort, et le nom complet, ‘PIANOFORTE’ n’est qu’un ‘slogan’ de l’époque, conçu pour attirer l’attention à cet avantage.

Quasiment toutes les œuvres occidentales qu’on connaît des derniers 4 ou 5 siècles, ont été écrites par une personne assise devant un clavier. C’est l’instrument par excellence de composition, d'analyse, d'accompagnement et de pédagogie. C’est aussi un instrument très difficile à maîtriser, car là-dessus, on joue à plusieurs voix, simultanément.

Imaginez qu’on vous demande de taper deux lettres à la fois, à partir de deux textes (un écrit au-dessus de l’autre) avec deux machines à écrire, en parfait rythme, et puis de rajouter les nuances d’expression et de véhiculer l’émotion en plus à travers cet exercice.

Ça, c’est le piano. Sauf que dans les fugues de Bach, par exemple, il y a souvent quatre lettres à taper, c’est à dire quatre voix simultanées. Le piano, donc, demande un entraînement ardu comme tout instrument, mais comporte un potentiel vaste de création et d’expression.

 

À l’école de musique de Salies, nous utilisons le piano au cours de formation musicale, et nous encourageons tous les élèves, quel que soit leur instrument principal, de le toucher et de le découvrir.

Aux cours individuels de piano, tous les styles sont abordés, selon les envies et les capacités de l’élève, avec l’accent sur la maîtrise et la compréhension des éléments de la musique (gammes, arpèges, accords) ce qui permet un jeu intelligent et donc musical, et, finalement, une vraie autonomie musicale.

 les 10 astuces pour bien jouer du piano

 

se tenir le dos droit

 

détendre tous les muscles du corps, y compris ceux des jambes

 

s’asseoir écarté du piano, pour que bras et mains aient une liberté de mouvement

 

les mains doivent tomber sur le piano, détendues et arrondies comme si on tenait une orange dans chaque main

essayer de garder une pièce sur le dos de la main en jouant les gammes ou les arpèges

 

regarder la partition, pas le clavier, même si vous connaissez le morceau par cœur

 

travailler lentement et sûrement, beaucoup de travail mains séparées, utiliser le métronome et ne pas se presser !

 

travailler tous les jours, si possible le matin quand on est le plus frais

et au moins pour une durée équivalente du cours hebdomadaire que vous prenez avec votre professeur

 

commencer toujours par les gammes, les arpèges, les accords, les cadences (selon votre niveau)

ce sont les éléments de base de la musique

 

chercher toujours la mélodie dans le morceau (parfois, c’est dans la partie de la main gauche)

et essayer de la mettre en valeur

 

prendre le temps d’écouter, de s’écouter en jouant

essayer de transmettre un peu de son âme à travers la belle machine qu’est le piano !